1972. La loi du 22 décembre 1972 a posé le principe de l’égalité de rémunération pour un travail identique ou un travail de valeur égale. En 2008, la définition de la notion de «valeur égale» a été précisée dans l’article L3221-4 du Code du travail: «sont considérés comme ayant une valeur égale, les travaux qui exigent des salariés un ensemble comparable de connaissances professionnelles consacrées par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, de capacités découlant de l’expérience acquise, de responsabilités et de charge physique ou nerveuse». Or, si ce n’est déjà pas facile de définir le travail identique, cela devient un vrai casse-tête quand il s’agit de comparer des diplômes, des compétences, des responsabilités et la pénibilité. Les métiers essentiels de notre société dont la crise sanitaire a révélé la dévalorisation sont particulièrement féminisés: des soignant·e·s, des aides à domicile, des agent·e·s d’entretien ou des caissier·e·s, des enseignant·e·s ou des travailleurs et travailleuses du social. Dans le prolongement de leurs activités domestiques, les savoir-faire, techniques et compétences des femmes ne relèveraient pas de diplômes, mais de leurs capacités «naturelles», justifiant des faibles rémunérations en dessous du salaire moyen et bien souvent proche du SMIC. La dévalorisation des professions féminisées persiste et continue de faire des ravages prouvant la nécessité des mobilisations féministes dans le domaine de l’égalité salariale, des discriminations systémiques dans le travail, ainsi que de l’égalité politique et médiatique.
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