L’Espagne. Irene Montero, ministre de l’Égalité, membre de Podemos, composante du gouvernement de coalition de gauche dirigé par les socialistes, a célébré un jour historique pour le combat féministe. Pionnière dans la lutte contre les violences de genre depuis l’adoption de la loi «Mesure de protection intégrale contre les violences conjugales» en 2004, l’Espagne brise le tabou des règles en instaurant un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des menstruations douloureuses et invalidantes. «C’en est fini d’aller au travail avec des douleurs» ou en «se gavant de comprimés» et «de cacher notre douleur», s’est exprimé la ministre. Saluée par les Commissions ouvrières – l’une des principales organisations syndicales –, la loi s’inscrit dans une législation plus large qui renforce l’accès à l’avortement dans les hôpitaux publics, permet aux mineures d’avorter sans l’autorisation de leurs parents, et garantit de nouveaux droits aux personnes trans et LGBTQI+. D’autres pays dans le monde ont instauré un congé menstruel: le Japon (1947), l’Indonésie (1948), la Corée du Sud (1950), Taïwan (2013), la Zambie (2015). En France, le Code du travail autorise les entreprises qui le souhaitent à le mettre en place.
En savoir plus:
- Charlotte Recoquillon, «Les règles, un sang politique», l’Humanité, 20 février 2023.
Terriennes, Isabelle Mourgere avec afp, «Congé menstruel: l’Espagne dit oui, et ailleurs?», TV5 Monde, 27 mai 2022. - «Santé: faut-il suivre l’exemple espagnol concernant les congés menstruels?», France Info, 17 février 2023.