Ce groupe informel de pays créanciers est créé à Paris en 1956, après le coup d’État militaire de 1955 qui renverse le président argentin Juan Domingo Perón, pour procéder à la première restructuration de la dette argentine. Acteur-clé du système financier international avec le FMI et la Banque mondiale, il établit des règles dans l’opacité en dehors de tout cadre légal. À partir de 1989, ses 20 membres permanents (Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, États-Unis, Finlande, France, Irlande, Israël, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Suède, Suisse) mettent en œuvre des régimes successifs d’annulation, d’allègement et de rééchelonnement de dettes et du service de la dette (les intérêts) qui étouffent les pays les plus pauvres (les 3/4 en Afrique subsaharienne). Beaucoup d’entre eux consacrent plus d’argent au paiement de la dette qu’à la santé ! En pleine épidémie de Covid 19, les membres du club de Rome ont accordé, à 77 pays les plus pauvres, une suspension provisoire d’un an du paiement des intérêts de la dette, alors qu’une annulation massive des dettes est urgente.
En savoir plus :
• « Qu’est-ce que le Club de Paris ? », CADTM, 21 mars 2005.
• Francis Wurtz, « Ne lâchons plus Macron sur la dette africaine », L’humanité, 23 avril 2020.
• Félix Atchadé, « La dette africaine et la pandémie de Covid-19 : Partie 1 et Partie 2 », Chronique sénégalaise, 15 et 19 avril 2020.
• Ndongo Samba Sylla, « Ceux qui disent que le paiement de la dette est une affaire de dignité pour l’Afrique ont tort », Seneplus, 27 avril 2020.