Le manque de loyauté que rendait possible l’engagement communiste du candidat. Yves Barel (1930-1990) est récusé parce, fils de député communiste, il est dans la mouvance du PCF. On pouvait penser que les instances gouvernementales essaieraient de trouver des arguments administratifs ou qu’ils se réclameraient de la grande alliance atlantique à laquelle la France appartient depuis avril 1949. Mais, obsédé par ce qu’ils appellent couramment le « complot communiste », le gouvernement choisit de retenir l’appartenance au PCF comme un motif légal de discrimination. Il s’agissait donc bien d’une tentative pour acclimater la logique du maccarthysme américain sur la scène publique française. Or cette affaire ne réussit pas : la multitude de procédures judiciaires engagées contre des militants politiques débouche sur l’absence ou la modestie des condamnations et, le 28 mai 1954, le Conseil d’État annule les décisions prises contre les postulants à l’ENA. Au bout du compte, ce n’est pas l’interdiction qui fait jurisprudence, mais l’arrêt du Conseil d’État qui interdit formellement d’écarter quiconque d’une fonction publique au motif de ses convictions politiques en se fondant sur « le principe de l’égalité de l’accès de tous les Français aux emplois et fonctions publics » qu’il érige en principe général du droit.
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