Henri Wallon (1879-1962). Il est installé le jour même de la prise du ministère par les armes. Il prend des mesures pour rétablir l’université française, épurer l’enseignement des collaborateurs, et promouvoir une politique de démocratisation de l’enseignement. Au bout de deux semaines, de Gaulle le remplace par René Capitant. Psychologue de renom, contribuant à introduire le marxisme en France, Henri Wallon entre immédiatement dans la résistance. Élu à l’Assemblée nationale constituante, il co-dirige de 1944 à 1947 avec Paul Langevin un plan de réforme de l’enseignement non appliqué, mais marquant durablement les ambitions de réforme éducative.

En savoir plus:

• Serge Wolikow, «Le plan Langevin-Wallon: une vision ambitieuse de l’enseignement», Silomag, n° 8, hiver 2018.
• «Henri Wallon, une vie au service des enfants et de l’école laïque», L’Humanité, 14 décembre 2012.
• Voir la fiche d’Henri Wallon dans le Maitron.

La révolution haïtienne. Elle est soutenue par le Girondin Sonthonax qui proclame l’abolition de l’esclavage (août 1793) dans le nord de Saint-Domingue, généralisée par la Convention en février 1794. Toussaint Louverture, chef de la révolution, confirme l’émancipation des esclaves, mais Napoléon rétablira l’esclavage dans les colonies en 1802 et le fera arrêter. Il meurt en détention en 1803. Après une nouvelle insurrection victorieuse, la République d’Haïti est proclamée le 1er janvier 1804.

En savoir plus :

• Jean-Michel Caroit, «La révolution haïtienne, trop longtemps occultée», Le Monde, 29 août 2009.
• «Toussaint Louverture et la révolution haïtienne, grands absents des manuels scolaires français», Courrier international, 3 janvier 2021.
• Julie Pietri et Élise Delève, «À Haïti, le côté sombre de Napoléon», France Culture, 4 mai 2021.

Omar Blondin Diop (1946-1973), premier étudiant sénégalais à avoir intégré une école normale supérieure en France, participe aux évènements du 22 mars à l’Université de Nanterre, considérés comme le coup d’envoi de Mai 68. Il avait joué quelque temps auparavant son propre rôle dans le film de Godard, La Chinoise. De retour au Sénégal, il devient une figure de la gauche révolutionnaire en lutte contre Senghor. Suite à la tentative d’attentat de ses frères contre le Président Pompidou en visite à Dakar, en 1971, il projette leur libération en se formant à la lutte armée en Syrie, avant de se rendre en Algérie et au Mali où il est arrêté. Extradé, il est emprisonné à Gorée où il est assassiné. Jusqu’à ce jour, sa famille exige sans relâche l’ouverture d’un procès pour que la lumière soit faite sur les circonstances de cette mort violente.

En savoir plus:

• Florian Bobin, «Omar Blondin Diop: pour la révolution africaine», Contretemps, le 22 juin 2021.
• Entretien avec Vincent Meessen par Falila Gbadamassi «Sénégal: selon le cinéaste Vincent Meessen, « la figure d’Omar Blondin Diop parle toujours et soulève la question d’une mémoire douloureuse »», France Info, le 10 juin 2021.

Le plastique, ou plus exactement le polyéthylène téréphtalate (PET, reconnaissable au nombre 1 dans un triangle sur les emballages). Représentant un cinquième de la production mondiale (70 millions de tonnes), ce plastique transparent sert principalement à la fabrication d’emballages, de bouteilles et de fibres textiles. Validé par la revue Nature en avril 2020, le recyclage enzymatique a été développé par le Toulouse biotechnology Institute (TBI) qui regroupe des chercheurs de l’INSA Toulouse, du CNRS et de l’INRAE, et la start-up, Carbios. Il permet de produire à l’infini du PET de qualité équivalente au plastique vierge issu du pétrole et de grade alimentaire. Le PET est ainsi intégré dans un système circulaire alors que pour le moment, l’un des débouchés de son recyclage est la production des tissus polaires qui, une fois usagés, ne peuvent finir que dans une décharge ou un incinérateur. Un premier démonstrateur industriel devrait être mis en service à l’automne 2021 à Clermont-Ferrand.

En savoir plus:

• Manuel Armand, «Recyclage du plastique: les enzymes gloutonnes de Carbios prochainement au stade industriel», Le Monde, 6 juillet 2021 (article réservé aux abonnés)
• Loïc Chauveau, «On va enfin pouvoir recycler le plastique le plus utilisé au monde!», Sciences et avenir, 15 avril 2020
• Lien vers l’article dans Nature et le communiqué de presse du Toulouse Biotechnology Institute (TBI), sur le site de l’Institut national des sciences appliquées (INSA)
• «De grandes marques mondiales présentent leurs premières bouteilles issues d’un procédé de recyclage enzymatique», Carbios.com, 24 juin 2021

Oui, depuis 1998, le traité sur la charte de l’énergie adopté par 57 États encadre le marché entre pays producteurs et pays consommateurs. Cet accord multilatéral d’investissement permet aux multinationales des énergies fossiles d’attaquer, devant un tribunal arbitral privé, les États qui s’opposent à leurs activités. 130 procédures sont engagées partout dans le monde. Le record des dommages payés par un État est détenu par la Russie qui a dû verser 5 milliards de dollars à l’entreprise Ioukos. Grâce à la mobilisation des ONG environnementales, une pétition réunissant 1 million de signatures et un appel de 150 scientifiques, la sortie du traité des pays membres de l’Union européenne fait son chemin dans les opinions publiques et est à l’ordre du jour de l’agenda politique.

En savoir plus:

• Pia de Quatrebarbes, «Pourquoi il faut sortir du traité sur la charte de l’énergie, cet accord d’investissement qui fait dérailler la transition», L’Humanité, 8 juillet 2021.
• Appel signé par 400 organisations en Europe et dans le Monde «Quittez le Traité sur la charte de l’énergie d’ici à la COP26», 6 juillet 2021.

Un tiers. La pandémie et les mesures de restriction mises en place sur la planète ont provoqué une augmentation de la faim. Le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 720 millions à 811 millions en 2020. 9,9% de la population mondiale souffre de faim chronique, particulièrement en Afrique (1 Africain sur 5). La pandémie s’ajoute aux facteurs majeurs de malnutrition : les conflits armés, les chocs climatiques qui sont de plus en plus fréquents et violents et les crises économiques. Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés. L’anémie touche 30% des femmes de 15 à 49 ans. 22% des enfants sont en retard de croissance. D’un autre côté, l’obésité gagne du terrain dans les pays en développement, parfois en coexistant avec la sous-alimentation. Entre 2017 et 2019, le coût d’une alimentation saine a augmenté de 7,9 % par an.

En savoir plus:

• Mathilde Gérard, «Près d’un tiers de la population mondiale en insécurité alimentaire, en forte hausse en 2020», Le Monde, 12 juillet 2021.
• Rapport d’Oxfam, Le virus de la faim se propage, juillet 2021.

En peignant une main rouge sur le visage. Aux États-Unis, le taux de féminicide parmi les femmes amérindiennes est jusqu’à dix fois supérieur à la moyenne nationale. Rosalie Fish, originaire d’une tribu autochtone, court avec ce symbole pour sensibiliser au sort des femmes réduites au silence par la violence. Elle donne de cette façon la parole notamment à sa propre tante disparue en 2004 dont le meurtre n’a jamais été expliqué par la police.

En savoir plus:

• Kéven Breton, «Treize athlètes qui ont soutenu une cause en 2020», Radio Canada, 01 janvier 2021
• «Rosalie Fish court pour les femmes amérindiennes disparues ou assassinées», Brut.media, 11 août 2019

Une revendication sociale. Peintre qui a donné naissance au naturalisme, la peinture du vrai, Jean-François Millet (1814-1875) montre une pratique du droit coutumier menacée par le Second Empire, devenant une revendication: la possibilité pour les femmes, les enfants et les pauvres de ramasser les grains laissés au sol après la moisson. Le tableau joue sur le contraste entre ces pauvres au premier plan et la richesse des charrettes chargées à l’arrière-plan. La droite crie au scandale devant cette incitation à l’insurrection. Quelques décennies plus tard, renversement des symboles, le tableau deviendra malgré lui un exemple de la vision bourgeoise nostalgique de «l’éternel paysan» qui disparait.

En savoir plus:

• «Le Cotentin vrai de Jean-François Millet», Invitation au voyage, émission de Linda Lorin, Arte, 2021 (14 min).
• Jean-Claude Chamboredon, «Peinture des rapports sociaux et invention de l’éternel paysan: les deux manières de Jean-François Millet», Actes de la recherche en sciences sociales, n° 17-18, 1977.
• Ivan Jablonka, «Le travail aux champs», sur le site L’histoire par l’image, avril 2005

Isadora Duncan (1877-1927). Née à San Francisco, elle contribue dès son enfance aux finances du foyer en donnant des cours de danse aux enfants de son quartier. Danseuse à New York, elle part en Europe où elle obtient rapidement succès et notoriété. Rejetant les pas de ballet traditionnel pour une danse libre basée sur l’improvisation chorégraphique, elle fonde une académie de danse à Paris et inspire beaucoup d’artistes. En 1922, elle s’installe à Moscou pour vivre l’expérience sociale et politique de l’Union soviétique et y rencontre le poète Sergueï Essénine qu’elle épouse. Sa vie est entachée de drames. Elle perd ses 2 enfants dans un accident de voiture, puis un autre après l’accouchement, et meurt brutalement en 1927.

En savoir plus:

• Irène Omélianenko, «Isadora Duncan ou l’art de danser sa vie (1877-1927)», France Culture le 17 décembre 2016.
• Portrait dansé d’Isadora Duncan par Jérôme Bel, reportage de Sandra Luzina et Ion Casado, 2019 (3 min). Disponible sur Arte jusqu’au 18 août 2022.

70% du surplus d’épargne a été accumulé par 20% des ménages. Dans une étude publiée en mars 2021, l’Insee indique trois sources de ces inégalités : le niveau de revenus, l’âge et la catégorie socioprofessionnelle. Sans surprise, les ménages les plus modestes ont très peu épargné puisque leur consommation concernait essentiellement les produits de première nécessité contrairement aux plus aisés dont la consommation allait au-delà des biens essentiels. Or, c’est précisément ce type de consommation qui était impossible pendant le confinement. Les personnes de moins de 40 ans accédant moins aux salaires plus élevés et en CDI n’ont pas pu mettre de l’argent de côté, ainsi que les ouvriers et les professions libérales les plus sévèrement touchés par la crise.

En savoir plus:

• Note de conjoncture de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 6 octobre 2020.
• Dynamiques de consommation dans la crise: les enseignements en temps réel des données bancaires, Focus du Conseil d’analyse économique, oct. 2020.
• «Covid-19: un surplus d’épargne des ménages très inégalement réparti», vie-publique.fr , 16 oct. 2020.
• Vincent Mignot, «Épargne COVID: 3 sources d’inégalités majeures entre les Français», MoneyVox, 16 mars 2021.

Les trois. La première figurait déjà dans le programme néolibéral du Front national de Le Pen père. Le discours économique également néolibéral de sa fille, qu’elle décline notamment dans une tribune publiée par le journal L’Opinion en février 2021, surfe sur le thème du «danger» que représenterait la dette, tant publique que privée, qu’une nation se doit de rembourser à tout prix, par le moyen de ses excédents budgétaires, de la réduction de ses dépenses publiques, de l’augmentation des impôts et du refinancement de la dette. Elle voit dans le passage à une économie de fonds propres, notamment pour les entreprises, la solution pérenne à ce problème de la dette. Quant à la troisième réponse, elle s’incarne notamment dans la proposition faite pour l’emploi des jeunes : «ouvrir à toute personne de moins de 30 ans qui créera son entreprise une dotation en fonds propre, égale à son propre apport», ainsi qu’une «exonération totale d’impôt sur les sociétés et d’impôt sur le revenu, sur cinq ans et sur tout le territoire».

En savoir plus:

• Tibor Sarcey, «Du FN au RN: derrière une ambigüité économique, la défense du capital», Économie et Politique, numéro 802-803 de mai-juin 2021

Augmenter ses réserves de Droits de tirage spéciaux (DTS) – monnaie que peut émettre le FMI à destination des pays membres – pour un montant de 650 milliards de dollars. Attribués selon le système de quotes-parts, les pays riches recevront donc 430 Mrds quand les pays aux économies les plus fragiles n’auront que 62 Mrds. 33 Mrds, soit 5% de cette augmentation des réserves, seront destinés à l’Afrique alors que le continent compte 17% de la population mondiale. Un mécanisme permettant aux États les plus riches qui le souhaitent de faire don de leur DTS aux pays vulnérables est à l’étude. Il pourrait prendre la forme d’un fonds dédié à la relance de ces pays. Créé en 1969, le DTS s’appuie sur 5 monnaies (le dollar, l’euro, le yen, la livre britannique et le yuan). Les États membres peuvent l’utiliser en monnaie de réserve pour stabiliser la valeur de la monnaie intérieure, pour rembourser la dette ou le convertir dans des monnaies plus fortes afin de financer des investissements. Il s’agit de l’allocation la plus élevée de l’histoire de l’institution.

En savoir plus:

• Kristine Liao, «Qu’est-ce que les droits de tirage spéciaux et comment peuvent-ils stimuler la relance mondiale face à la COVID-19?», Global Citizen, 12 février 2021.
• Aabla Jounaïdi, «Le FMI augmente ses réserves pour aider les pays pauvres», RFI, 12 juillet 2021.

Si les deux célèbrent la République, l’une célèbre en outre le travail. Les deux portent le bonnet phrygien et seule celle de la Nation a un sein découvert, rappelant le célèbre tableau de Delacroix, La liberté guidant le peuple (1830). Le projet de Jules Dalou qui fut un communard n’est pas choisi lors du concours pour la conception d’un monument à la République lancé par la municipalité parisienne à majorité radicale en 1878. Mais sous la pression des élus de gauche, les conseillers de Paris le retiennent pour orner la place de la Nation. À la fin du parcours d’une manifestation qui conduit de République à Nation – d’une Marianne à l’autre! – prenez un moment pour la saluer, et regardez de plus près son socle. Outre les allégories de la Justice, de la Paix et de l’École, vous y découvrirez celle du Travail, symbolisée par le forgeron, marteau sur l’épaule. Une évocation unique en France.

En savoir plus:

• Eugénie Dubreuil, «Aimé-Jules Dalou: Sculpteur et communard», commune1871.org, 19 juin 2018.
• Philippe Baverel, «Paris : faut-il inscrire la statue de Marianne, place de la République, aux monuments historiques ?», Le Parisien, 23 avril 2019.
• Magali Lesauvage, «La République de Dalou, genèse d’un grand monument parisien», Beaux Arts, 20 juin 2013.
• Voir la fiche de Jules Dalou sur le Maitron.

58,41% de participation, soit 41,59% d’abstention en 2015. Les près de 66% d’abstention aux élections régionales de 2021 constitue un record, tout type de scrutins confondus, mis à part le référendum sur le quinquennat présidentiel de 2000 (69,8% d’abstention). Et encore, il ne s’agit que d’une moyenne. À Clichy-sous-Bois, banlieue populaire, le taux de participation est de 13,33% tandis qu’à Marne-la-Coquette, l’une des communes les plus riches de France, il s’élève à 47,23%. Cette augmentation de l’abstention manifeste une défiance croissante à l’égard du politique qui se développe dans un contexte socio-économique qui ne cesse de se dégrader et, plus particulièrement, sur les territoires qui connaissent un déclin plus important des équipements et services publics locaux. Elle vient encore ajouter aux inégalités économiques et sociales, les inégalités politiques.

En savoir plus:

• Daniel Gaxie, «Pourquoi les élus sont-ils si mal élus», Libération, 24 juin 2021.
• Sébastien Bourdin, «Élections régionales : l’abstention, révélatrice de territoires négligés par les politiques publiques», The conversation, 29 juin 2021.
• «Élections départementales et régionales 2021 : les résultats du 2nd tour en ligne», vie-publique.fr, 29 juin 2021

Le Parti social-démocrate allemand (SPD) porte ce nom depuis 1890, mais il existe sous une forme unifiée depuis le congrès de Gotha de 1875. Il adopte un programme politique en 1891, le programme d’Erfurt, d’inspiration marxiste, qui va servir de feuille de route non seulement au SPD mais à de nombreux socialistes en Europe. Leur objectif, pour reprendre la terminologie de Karl Marx, est de passer de la classe «en soi» (qui existe objectivement dans les rapports sociaux) à la classe «pour soi» (sous la forme organisée d’un parti politique). Marx est mort en 1883, et n’a pas connu ces succès. Engels, en revanche, joue un rôle important pendant ces années (il meurt en 1895).

En savoir plus:

• Jean-Numa Ducange, La Révolution française et la social-démocratie. Transmissions et usages politiques de l’histoire en Allemagne et Autriche 1889-1934, Rennes, PUR, 2012.
• Jean-Numa Ducange, «Transformer la condition des ouvrières et des ouvriers : le programme d’Erfurt de 1891 de la social-démocratie allemande», Parlement(s) , revue d’histoire politique, n°33, 2021.
• Jacques-Pierre Gougeon, La social-démocratie allemande. De la révolution au réformisme 1830-1996, Aubier, 1996.

Axel Kahn (1944-2021), médecin, généticien, spécialiste des questions d’éthique, essayiste et vulgarisateur. Médecin au début de sa carrière, il s’intéresse très rapidement à la recherche. Ses travaux portent sur le cancer, la thérapie génique et la nutrition. Il publie près de 500 articles originaux dans des revues scientifiques internationales et une trentaine de livres de vulgarisation scientifique et de réflexions éthiques (Être humain, pleinement, Stock, 2016 ; l’Éthique dans tous ses états, avec D. Lafay, l’Aube, 2019 ; Et le bien dans tout ça? Stock, 2021). Il a été directeur de recherche à l’Inserm, directeur à l’Institut Cochin, membre du Comité consultatif national d’éthique, président de l’université Paris-Descartes, président de la Ligue contre le cancer. Homme de gauche, il a milité dans les rangs du Parti communiste français jusqu’en 1977, puis s’est tourné vers le Parti socialiste et a participé aux législatives de 2012. Infatigable marcheur qui parcourt la France à pied, connu pour ses prises de position contre le clonage thérapeutique et les OGM, Axel Kahn s’est préoccupé, tout au long de sa vie, des questions éthiques suivant l’injonction de son père «sois raisonnable et humain!»

En savoir plus:

• Retrouvez sa biographie, une bibliographie sur son blog.
• Anna Musso, «Axel Kahn, le courage, l’humanité et le combat jusqu’au bout», L’Humanité, le 7 juillet 2021.

2008. Effectuée par Zhai Zhigang, cette sortie avait fait de la Chine le troisième pays à faire sortir un astronaute dans l’espace, après l’Union soviétique et les États-Unis. Depuis, des programmes internationaux ont permis à plusieurs pays de collaborer. L’astronaute français Thomas Pesquet, parti le 23 avril 2021 pour sa deuxième mission et actuellement à 400 km au-dessus de la Terre, comptabilise 19 heures et 47 minutes passées en sortie spatiale, troisième de sa carrière. Malgré son quotidien bien chargé, il trouve le temps de poster des clichés magnifiques de la Terre rappelant sa beauté et sa fragilité.

En savoir plus:

• «La sortie dans l’espace (très mouvementée) de Thomas Pesquet», lexpress.fr, 16 juin 2021.
• «Chine: Première sortie dans l’espace en tandem pour deux astronautes», AFP, 4 juillet 2021.
• Chloé Rosier, «Ces 13 inventions créées lors de la conquête spatiale qui nous servent tous les jours», RTBF, 8 janvier 2021.

Les mathématiques. Sophie Germain (1776-1831) est née à Paris à une époque où les sciences étaient considérées comme réservées aux hommes. L’école polytechnique dans laquelle elle rêvait d’étudier était interdite aux femmes (elle ne leur sera ouverte qu’après 1970!). Elle parvint néanmoins à se procurer les notes de cours de la prestigieuse école et dialogua par écrit avec certains des professeurs, dont Lagrange, en prenant le nom d’Antoine Auguste Le Blanc. Lagrange fut impressionné par les travaux de son interlocuteur (trice) et le mit en contact avec Carl Friedrich Gauss, le plus grand mathématicien de l’époque. L’admiration de ces deux mathématiciens fut encore plus grande quand elle leur révéla sa véritable identité. Elle travailla sur la théorie des nombres en lien avec le théorème de Fermat. Elle proposa un mémoire en réponse à un concours de l’Institut de France sur la formulation mathématique des surfaces élastiques. À cette occasion, elle fut la première femme reçue par cette institution pour y présenter un travail de recherche. À la fin de sa vie, elle a publié un ouvrage intitulé Considérations générales sur L’État des Sciences et des Lettres qui a beaucoup influencé Auguste Comte, le père du positivisme.

En savoir plus:

• Philippe Etchecopar, «Sophie Germain, mathématicienne», sur le site Femmes savantes, femmes de science.
• Les audaces de Sophie Germain (Docu-BD), éd. Petit à petit, 2021.