Jean Ristat (1943-2023), auteur, éditeur, fondateur de la revue et de la collection Digraphe, exécuteur testamentaire de l’œuvre de Louis Aragon et d’Elsa Triolet, fidèle compagnon de route du parti communiste. Son premier ouvrage, Le Lit de Nicolas Boileau et Jules Verne (1965) est salué par Aragon qui le qualifie de «nouveau voyageur, avec ce merveilleux regard de l’irrespect, du grand rire intérieur, et de cette désinvolture sérieuse qu’on appelle aussi la poésie». Au total, l’œuvre de Jean Ristat comptera plus de vingt livres dont Du coup d’État en littérature (Gallimard, 1970), Ode pour hâter la venue du printemps (Gallimard, 1978), La Mort de l’aimé. Tombeau (Poésie/Gallimard, 1998) et Œuvres posthumes, tome II (Gallimard, 2015). Passionné d’art, il collabore avec Roland Petit pour deux ballets : Allumez les étoiles (1972), en hommage à Maïakovski, et La rose malade (1973), d’après William Blake avec Maïa Plissetskaïa. Il écrit deux œuvres théâtrales L’Entrée dans la baie et la prise de la ville de Rio de Janeiro en 1711 (1973) et La Perruque du vieux Lénine (1980), mis en scène par Viviane Théophilidès en 1996 ; « tragi-comédie lyrique » dans laquelle Lénine – coiffé d’une perruque – et quatre ouvriers discutent du rêve, de l’amour et de la révolution avec un jeune poète. En 1974, il fonde la revue et la collection Digraphe dont le titre est emprunté à Jacques Derrida, son professeur de philosophie et ami. Les premiers numéros sont sous-titrés « Théorie/Fiction » ce qui annonce le programme entre œuvres littéraires et réflexion théorique. En 1989, il relance durablement Les Lettres françaises, dirigées jusqu’en 1972 par Aragon. C’est également lui qui mène à bien l’édition des Œuvres poétiques complètes d’Aragon. Il est également à l’origine du retour d’Aragon sur les écrans pour l’émission Dits et non-dits (Antenne 2, 1979).
En savoir plus: