5,2 millions soit 17% (étiquettes F et G du DPE) des résidences principales, contre 4,8 millions de logements en 2020. La part des passoires énergétiques est plus élevée dans les résidences secondaires et dans les logements vacants ce qui porte l’estimation à un total de 7,2 millions de logements sur l’ensemble du parc de logement. Après correction des données de l’ADEME collectées sur la base des DPE, des chercheurs ont montré l’existence d’un peu plus de 7 millions de passoires énergétiques parmi les résidences principales. Pour lutter contre la précarité énergétique qui touche 12 millions de personnes en France, le gouvernement s’est fixé pour objectif la fin des passoires énergétiques en 2028. Mais la Cour des comptes a récemment pointé les nombreux dysfonctionnements de la politique publique de rénovation énergétique et la difficulté à mesurer l’efficacité des investissements réalisés qui demeurent nettement en deçà des ambitions affichées. Exigeants de l’Etat qu’il protège réellement les populations du froid, des collectifs militants comme Dernière rénovation multiplient les actions de perturbation non-violentes et les blocages.

En savoir plus :

• Osons Causer, «Ces Français qui ont froid: l’échec de Macron», vidéo pour le site de l’Humanité, 14 décembre 2022.
• «Le parc de logements par classe de consommation énergétique au 1er janvier 2022», precarite-energie.org, 25 juillet 2022.
• Sylvie Ollitrault, «Une nouvelle vague de contestation écologiste: De la désobéissance civile à l’ère de l’urgence climatique et sociale, vers un mouvement écologiste radical transpartisan?», Silomag, n°12, déc. 2020.

Marcel Paul (1900-1982). Ouvrier, électricien, secrétaire de la Fédération CGTU des Services publics et de l’Eclairage (1931-1936), puis secrétaire général de la fédération CGT réunifiée de l’Éclairage (1937 – 1939), résistant déporté à Buchenwald, il est nommé le 21 novembre 1945 ministre de la Production industrielle dans le gouvernement de Charles de Gaulle, reconduit dans ceux de Félix Gouin et Georges Bidault, jusqu’en décembre 1946. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la production et la distribution de l’électricité et du charbon, propriété de multiples sociétés privées, sont gérées de manière dispersée. Dans le contexte de la reconstruction, Marcel Paul parvient le 29 mars 1946 à 3h40 à faire voter par l’Assemblée nationale le projet de loi nationalisant l’électricité et le gaz, créant deux entreprises publiques. Il donne également un volet social à la réforme à travers l’adoption d’un statut des personnels d’EDF-GDF. Le gouvernement discute dans la même période d’un statut des fonctionnaires porté par le ministre d’Etat Maurice Thorez. Avec la création de la sécurité sociale le 4 octobre 1945 par Ambroise Croizat ministre du Travail, ces réformes concrétisent une part du programme du Conseil national de la résistance, « les jours heureux ».

En savoir plus:

• Nicolas Chevassus-Au-Louis et Alexandre Courban, Marcel Paul. Un ouvrier au conseil des Ministres, Les Éditions de l’Atelier, 2020.
• «Ce jour de 1946 où la nationalisation de l’énergie a été décidée par l’Assemblée», l’Humanité, 8 avril 2016.
• «8 avril 1946: la naissance EDF-GDF, un tour de force», l’Humanité, 10 avril 2021.

Soleil vert (1973), de Richard Fleischer avec Charlton Heston. L’histoire se déroule en 2022 à New York, mégalopole de 44 millions d’habitants qui, à l’exception des plus nantis, vivent dans des décharges ou dorment dans les escaliers d’immeubles délabrés. La plupart ont accès à une unique nourriture, livrée un seul jour de la semaine : Soylent Green (le soleil vert). Le film est l’adaptation du roman éponyme visionnaire de Harry Harrison, publié en 1966. En écho à la montée des critiques du capitalisme, de la société de consommation de masse, de l’industrialisation polluante et des préoccupations environnementales dans les années 1960 et 1970, cette dystopie anticipe de manière fulgurante le réchauffement climatique et ses conséquences.

En savoir plus :

• Soleil vert de Richard Fleischer (1973), bande d’annonce du film.
• Samuel Blumenfeld, «« Soleil vert » ou les débuts de la conscience écologique sur grand écran», Le Monde, le 21 décembre 2018.
• Quentin Coray, «Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973) – Critique & Analyse», A la rencontre du septième art, le 18 octobre 2016.

Soleil vert (1973), de Richard Fleischer avec Charlton Heston. L’histoire se déroule en 2022 à New York, mégalopole de 44 millions d’habitants qui, à l’exception des plus nantis, vivent dans des décharges ou dorment dans les escaliers d’immeubles délabrés. La plupart ont accès à une unique nourriture, livrée un seul jour de la semaine : Soylent Green (le soleil vert). Le film est l’adaptation du roman éponyme visionnaire de Harry Harrison, publié en 1966. En écho à la montée des critiques du capitalisme, de la société de consommation de masse, de l’industrialisation polluante et des préoccupations environnementales dans les années 1960 et 1970, cette dystopie anticipe de manière fulgurante le réchauffement climatique et ses conséquences.

En savoir plus :

• Soleil vert de Richard Fleischer (1973), bande d’annonce du film.
• Samuel Blumenfeld, «« Soleil vert » ou les débuts de la conscience écologique sur grand écran», Le Monde, le 21 décembre 2018.
• Quentin Coray, «Soleil Vert (Richard Fleischer, 1973) – Critique & Analyse», A la rencontre du septième art, le 18 octobre 2016.

Les trois ! Ce sont les coupures de gaz à Neuilly-sur-Seine, ville huppée des Hauts-de-Seine, une semaine avant noël, qui ont manifestement amené la direction le 20 décembre à céder à la revendication des 200 € d’augmentation portée par la CGT, majoritaire à 48%, non satisfaite de l’accord salarial signé à l’automne entre la direction et la CFE-Energie, la CFDT et FO. Celui-ci prévoyait 2,3 % d’augmentation, en complément d’une augmentation du salaire national de base obtenue au niveau de la branche. Ces six semaines de grève permettent aux salariés de bénéficier du même traitement que ceux d’Enedis, GRT, Engie, RTE – où la grève a donné lieu à une répression syndicale féroce – et EDF, pour un coût de 16 millions d’euros. «Une somme à comparer aux 518 millions d’euros de dividendes versés par GRDF aux actionnaires cette année ou aux 5 milliards d’euros de dividendes versés à ses actionnaires par Engie!», rappelle la CGT.

En savoir plus:

• Damien Cole, «Salaires chez GRDF: la CGT remporte son bras de fer avec la direction», Libération, le 20 décembre 2022.
• Entretien de Sébastien Raya par Marie Toulgoat, «L’obstination de la direction de GRDF a mené au conflit», l’Humanité, 29 novembre 2022.
• Clotilde Mathieu, «Dans l’énergie, la mobilisation paie», l’Humanité, 12 décembre 2022.

De la déclaration adoptée lors de la Conférence des Nations unies sur l’environnement de Stockholm en 1972. Il s’agit du 5e des principes qu’elle retient. Le 1er énonce ceci : «L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permettra de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d’améliorer l’environnement pour les générations présentes et futures». Cette conférence, qui se déroula en pleine guerre du Viêt-Nam, fut marquée par la convergence de fait entre la Chine et l’Inde, pourtant rivales, même si la Chine s’abstint lors du vote de ce texte. Le discours d’Indira Gandhi, qui transcrit le décalage entre les pays industrialisés soucieux des pollutions et les pays nouvellement indépendants confrontés à la pauvreté de masse, eut un retentissement dans le monde entier, avec notamment sa formule: «la pauvreté est le plus grand pollueur» ou «la pauvreté est la pire forme de pollution», selon les traductions.

En savoir plus :

• Lucien Chabason, «50 ans de gouvernance mondiale de l’environnement, de Stockholm 1972 à Stockholm 2022: et après?», billet de blog, IDDRI, 6 janvier 2022.
• François Polet, «Ne pas projeter notre sentiment d’urgence sur le reste du monde», CETRI, Démocratie n° 4, avril 2019.
• Chloé Maurel, «Le 5 juin 1972, pour la première fois: l’ONU au chevet de la Terre», l’Humanité, 3 juin 2022. C. Maurel interviendra au colloque : «L’énergie : bien commun de l’humanité?», 17&18 mars 2023.

La fusion inertielle. Cette technologie consiste à créer des conditions de pression et de température très élevées (plusieurs millions de degrés) grâce à des lasers de puissance (192 dans le cas de l’expérience du LLNL) disposés autour d’une cible de taille réduite qui se vaporise sous forme de plasma. Il y a deux objectifs à atteindre. L’énergie dégagée doit être plus importante que l’énergie utilisée pour générer le plasma et allumer la réaction thermonucléaire de fusion (appelée ignition). La réaction doit pouvoir se répéter à une fréquence suffisante pour envisager une véritable production d’énergie. Dans le cas de l’expérience du LLNL, l’ignition a bien eu lieu. C’est un résultat important qui mérite d’être souligné. Il y a cependant un débat scientifique sur le bilan énergétique de l’opération. La réaction de fusion a engendré plus d’énergie que celle amenée par les lasers. Mais si l’on prend en compte l’énergie nécessaire pour que ces derniers et l’installation fonctionnent on reste loin du compte. Le rapport énergie produite sur énergie utilisée est d’environ 1%. De surcroît, la production industrielle impliquerait de réaliser dix fusions par secondes (environ un million par jour). Le rythme est aujourd’hui d’une toutes les 24 heures. Le chemin reste donc encore long pour que cette technologie arrive à maturité. En revanche, au vu des commentaires dithyrambiques de la presse, l’opération de communication du laboratoire et du gouvernement américain a été pleinement efficace.

En savoir plus:

• Anna Musso, «Regain d’énergie pour la fusion nucléaire», l’Humanité, 10 Janvier 2023.
• Florian Gouthière, «Avancée scientifique « Fusion nucléaire : une prouesse sans promesse »», Libération, publié le 13 décembre 2022.
• Laurent Sacco, «Fusion inertielle: on se calme et on boit frais, toujours pas de révolution!», Futura, 18 décembre 2022.