Les relations entre l’État et les entreprises d’armement français et le régime sud-africain de l’apartheid. Selon le chercheur sud-africain Hennie Van Vurren, auteur de l’ouvrage, Apartheid, guns and money, Dulcie September s’apprêtait, au moment de sa mort, à dénoncer les relations étroites nouées par les gouvernements français successifs avec le régime sud-africain. Les entreprises françaises Dassault, Matra (groupe Lagardère), Panhard (racheté par Renault), Turbomeca (groupe Safran) et la Société nationale industrielle aérospatiale (EADS) ont contourné l’embargo sur les armes adopté par les Nations-Unies en 1963, permettant ainsi à la France de devenir, dès 1964, le principal fournisseur d’armes du régime sud-africain. Dans les années 1980, la France opte pour un double discours. Tout en déclarant vouloir mettre un terme aux nouveaux investissements, elle fait prospérer les accords commerciaux notamment dans le nucléaire pour la construction en Afrique du Sud d’une centrale de production d’électricité et pour l’acquisition par le régime raciste de l’arme nucléaire.
En savoir plus:
- Vidéo de la rencontre avec J. Dérens Les brigades internationales contre l’apartheid, Fondation Gabriel Péri, le 2 déc. 2021.
- Jacqueline Dérens, Dulcie September, Le Cap 1935-Paris 1938, une vie pour la liberté, Éditions Non Lieu, 2013.
- Michel Pomarède, «Dulcie September, affaire non classée», France culture, 28 oct. 2017.
- Ivan du Roy, «Hommage à Nelson Mandela: Quand la France et ses grandes entreprises investissaient dans l’apartheid», Basta!, le 10 déc. 2013.
- Tribune du collectif Secret défense, «Secret défense : raison ou déraison d’État?», Ouest France, 27 nov. 2021.