La protection de près de 11 % des océans devenant des aires marines protégées. Celles-ci représentaient 8,4 % des océans avant le sommet. La 15e conférence onusienne sur la biodiversité de Montréal (2022) a fixé l’objectif de 30% d’aires protégées d’ici à 2030. Cependant, pour les scientifiques, la définition de ces aires devrait reprendre les critères de protection stricte définis par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) afin d’interdire les techniques de pêche destructrice comme le chalutage. Autre enjeu central du sommet : le traité international pour la protection de la biodiversité en haute mer qui entend réguler les eaux situées au-delà des juridictions nationales (les 2/3 de la surface océanique mondiale). Adopté par 116 États en 2023, il n’a pour le moment été ratifié que par 51 pays au lieu des 60 nécessaires pour qu’il entre en vigueur. Il y a bon espoir pour que le nombre de ratifications nécessaires soit atteint en septembre 2025. Le partage équitable des ressources énergétiques marines que ce Traité prévoit reste à négocier, comme la question d’effectuer des études d’impact en cas d’activité industrielle en haute mer. Son champ d’application demeure limité et devra s’insérer dans la gouvernance mondiale déjà complexe de la haute mer.

En savoir plus: 

• Mickaël Correia, «Le sommet de Nice accouche d’engagements pour les océans en deçà de l’urgence écologique», Mediapart, 13 juin 2025.
• Jessica Stephan, «Unoc 2025 à Nice : Une dynamique enclenchée pour les océans mais un bilan national décevant», l’Humanité, le 13/06/2025.
• Jessica Stephan, «Unoc 2025 à Nice : « Notre relation à l’océan est utilitariste »», l’Humanité, 12 juin 2025.

53. La présence militaire française en Afrique francophone a été prévue lors des indépendances par des accords secrets de coopération militaire et de défense établis avec des régimes constitués d’élites favorables à la perpétuation de la domination politique, économique, monétaire et militaire de l’ancienne puissance coloniale. Grâce à ses bases militaires, la France a sécurisé ces élites au pouvoir empêchant l’avènement de pays réellement souverains. Ce qu’elle avait fait par les moyens d’une guerre longtemps restée cachée dans les années 1950 au Cameroun.  Depuis ses bases, elle a pu déployer ses Opex dans une logique d’ingérence néocoloniale et interventionniste par exemple au Tchad en 1986, au Congo-Brazzaville entre 1997 et 1999, au Rwanda en 1994, en Côte d’Ivoire en 2004, en République centrafricaine de 2013 à 2016 et plus récemment au Sahel. Face au mécontentement populaire et à la montée des revendications en faveur d’une rupture avec l’ancienne puissance coloniale, pour la construction de nations indépendantes et souveraines, cette présence a décliné. Les bases militaires françaises ont été rétrocédées au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal, au Tchad et même pour partie en Côte d’Ivoire. C’est un tournant historique.

En savoir plus :

• Vidéo de la conférence, «L’Afrique de l’Ouest émancipée du joug néocolonial? Retrait militaire de la France et nouvelles alliances», Fondation Gabriel Péri, le 26 mai 2025.
• Thierry Vircoulon, «Le dilemme de la relation militaire franco-africaine : réinventer ou tourner la page ?», Briefings de l’Ifri, 18 novembre 2024.
• Félix Atchadé, «Sahel : feu dans le pré carré», La pensée, n°417, janvier-mars 2024.

Les États-Unis. Le WattStax a été organisé le 20 août 1972 au Coliseum Stadium de Los Angeles à la mémoire des émeutes noires de 1965 qui avaient fait plus d’une trentaine de morts à la suite d’une altercation entre trois Afro-Américains et des policiers blancs, dans le quartier de Watts l’un des deux quartiers avec Campton où les noirs pouvaient s’installer en raison des lois racistes (Redlining). Durant près de cinq heures, de grandes légendes du blues, du rhythm’n’blues, de la soul et du funk ont performé comme Isaac Hayes, Albert Kint, the Barkays, Little Milton, Rufus Thomas. Ce concert d’anthologie, aussi appelé le Woodstock noir, est considéré comme un symbole d’union et de fierté face au racisme antinoir. Le film documentaire du concert WattStax a été nommé au Festival de Cannes en 1973 dans la catégorie « longs métrages hors compétition ». Ces événements résonnent tout particulièrement aujourd’hui alors que la garde nationale a été déployée en Californie sur ordre de Trump pour soutenir l’ICE, la police américaine des frontières qui traque les personnes en situation irrégulière, et pour réprimer les manifestations dénonçant ces chasses à l’homme. Les émeutes en réaction au racisme et aux violences policières scandent l’histoire de la Californie. Pour rappel, la dernière fois qu’un président américain avait déployé l’armée pour réprimer des manifestations civiles, c’était en 1992, lors des soulèvements de Watts, après l’acquittement des policiers ayant tabassé Rodney King.

En savoir plus:

• WattStax, réalisé par Mel Stuart, 1972, 107 minutes.
• « Emeutes à Los Angeles et interview du gouverneur Brown », Archives de l’INA, 16/08/1965.
• « 1965 : après les émeutes de Watts, la colère de la jeunesse noire américaine », Archives de l’INA, 1965 publié en 2020.

10,3%. Selon les estimations du ministère du Travail, seuls 10,3% des salariés étaient syndiqués en France, en 2019. Dans le détail, 8% des salariés du privé et 18% des salariés du public sont membres d’un syndicat. Le taux de syndicalisation en France est l’un des plus bas d’Europe : il a été divisé par deux depuis les années 1970. Le développement des contrats précaires (CDD, intérim, etc.) et l’affaiblissement des grandes entreprises industrielles font partie des raisons de ce déclin du syndicalisme en France. L’affaiblissement des syndicats et des partis politiques ouvriers ébranle les capacités du monde du travail à protéger ses conquis sociaux et à en obtenir de nouveaux. Dans le numéro de Silomag paru en juillet 2025, nous revenons justement sur les enjeux et perspectives des relations syndicats/partis politiques.

En savoir plus:

• «Syndicats/partis : entre indépendance et luttes communes», Silomag, n°19, juillet 2025.
• «Léger repli de la syndicalisation en France entre 2013 et 2019», DARES Analyse, février 2023.

L’alliance de la droite républicaine, des fondamentalistes chrétiens évangélistes, des libertariens et des anarchocapitalistes suprémacistes. Le fusionnisme est utilisé dans les années 1950 pour qualifier le renouvellement de la philosophie conservatrice américaine par la fusion du libéralisme classique et du traditionalisme. Ces courants de pensée se développent à la fin de la Deuxième Guerre mondiale en réaction au communisme et au New Deal. L’arrivée de Reagan au pouvoir en Californie en 1966 où il mène un projet de contre-révolution réactionnaire contre les droits civiques des noirs, les pacifistes, les progressistes et la libération sexuelle, mais aussi contre l’État social, la redistribution des richesses et la régulation, en est la première victoire politique avant qu’il n’accède à la présidence en 1980. Trump, dont le programme Project 2025 a été élaboré par la Heritage Foundation, héritière de ce courant, s’inscrit dans cette continuité politique. Parmi ses soutiens figurent les milliardaires de la Silicon Valley dont certains prônent ouvertement le technoféodalisme et la fin de la démocratie, à l’image de Peter Thiel.

En savoir plus:

• «L’extrême droite à la rescousse du capitalisme », vidéo de la deuxième chronique transatlantique organisée par la Fondation Gabriel Péri, en partenariat avec Le Vent Se Lève, 17 juin 2025.
• Sylvie Laurent, La Contre-révolution californienne, Seuil, mai 2025.
• Quinn Slobodian, Le capitalisme de l’apocalypse. Ou le rêve d’un monde sans démocratie, Seuil, 2025.

Pour comprendre les processus d’accélération à l’œuvre lors des éruptions solaires en rayons X. Le CEA a mis au point des récepteurs capables d’enregistrer ces rayons. Du fait de son expertise scientifique reconnue, la France a contribué, avec le Centre national d’études spatiales (CNES), le CNRS et le CEA à la réalisation de 6 des 10 instruments équipant la charge utile de la sonde européenne Solar Orbiter, qui a quitté la terre en direction du soleil le 10 février 2020. Cette mission a pour but, entre autres, de comprendre comment le soleil contrôle l’héliosphère et impacte les planètes, en particulier la Terre. Les équipes du CEA, ont conçu et réalisé les détecteurs du plan focal de l’instrument STIX, un télescope qui peut fournir des images et des spectres des éruptions solaires en rayons X. De plus un nouveau satellite conçu par l’Université de Berkeley (NASA) et le CEA est parti le 23 juin 2025 à bord de Space X transporter 14 pour poursuivre ces observations.

En savoir plus:  

• Voir le lancement Space X transporter 14 et le retour sur Terre du lanceur le 23 juin 2025.
• «La sonde européenne Solar Orbiter quittera la Terre en direction du soleil le 10 février », CEA, 4 février 2020.
• «Découverte d’un nouveau type de vent solaire rapide par Solar Orbiter», CNRS. Terre et univers, 14 mars 2025.
• «Solar Orbiter obtient des vues inédites des pôles du Soleil», ESA, 11 juin 2025.