Aragon (1897-1982). Né en 1897, Aragon est projeté dans l’horreur du siècle. À 20 ans, il est sur le front comme médecin auxiliaire. C’est la Première Guerre mondiale. Séduit par Dada, il ne tarde pas, avec Soupault et Breton, à fonder le surréalisme. Viennent de premiers chefs-d’œuvre comme Le Paysan de Paris. Communiste à partir de 1927, il finit par se séparer des surréalistes. Le public le découvre avec le cycle romanesque du Monde réel. La critique applaudit : prix Renaudot pour Les beaux quartiers. Directeur du quotidien Ce Soir avec Jean-Richard Bloch, il mobilise pour l’Espagne républicaine, anime la Maison de la Culture, lit, écrit… Survient 1939 et c’est encore l’uniforme et l’horrible carnage. Voici Dunkerque et une nouvelle croix de guerre pour le poète combattant. La France vaincue, il fait le choix de rester. Avec Elsa Triolet, « racialement juive » pour les nazis, il prend pleine part à la Résistance. C’est le temps des Lettres françaises et des Etoiles, de « La rose et le réséda » et de la « Ballade de celui qui chanta dans le supplices ». Avec Éluard, Aragon est le poète national. Avec la Guerre froide, on essaie de le marginaliser, mais Aurélien puis La Semaine sainte manifestent l’évidence : Aragon est le Hugo du XXe siècle. Viendront Le Fou d’Elsa – chant à l’Andalousie arabe au temps de la Guerre d’Algérie –, La Mise à mort, Théâtre/Roman. Le chant se réinvente face aux tragédies du temps : 20e congrès du PCUS, invasion de la Tchécoslovaquie… Reste une œuvre singulière et puissante, infiniment plus diverse que les chansons qui en ont été tirées.
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